28

 

Deux jours plus tard, Khirâ demanda à sa mère la permission de partir pour Kennehout. Elle expliqua que les derniers événements l’avaient bouleversée, et qu’elle avait besoin de calme afin de chasser le doute de son esprit. Thanys accéda à sa requête avec d’autant plus de facilité qu’elle serait rassurée de la savoir loin du prince chypriote. Khirâ ne brillait pas par sa sagesse, et la reine redoutait que, sur un coup de tête, sa fille ne se décidât à le rejoindre. Neserkhet désirait l’accompagner. Khirâ accepta. Malgré sa rancune, elle lui était reconnaissante de n’avoir pas dévoilé la nature exacte de sa relation avec Tash’Kor.

Le lendemain, une felouque les emportait vers le sud, au grand soulagement de Thanys. Un petit détachement commandé par le fidèle Kebi protégeait le navire.

 

À Mennof-Rê, Moshem avait donné l’ordre de surveiller la demeure des princes chypriotes. Mais les gardes ne remarquèrent rien d’anormal. Apparemment embarrassés par l’intrusion de Khirâ, les deux princes se faisaient aussi discrets que possible.

Quelques jours plus tard, Tash’Kor revendit sa demeure et mit de l’ordre dans ses affaires commerciales en vue de son départ. En l’absence de Djoser, parti la veille pour Nekhen, il rendit une visite de courtoisie à Thanys, qui l’accueillit avec méfiance. Le personnage ne lui inspirait aucune sympathie, mais n’était-ce pas parce qu’il avait tenté de lui enlever sa fille ? Elle dut cependant reconnaître que rarement elle avait vu un homme aussi beau. Il s’inclina profondément devant la reine.

— Que les dieux te bénissent, reine Nefert’Iti. Je suis venu t’informer de mon départ. Je voulais te remercier, et remercier l’Horus de l’hospitalité qu’il nous a accordée, à mon frère Pollys et à moi. Mais j’ai cru comprendre que notre présence risquait de provoquer des mésententes. Je ne veux pas être un sujet de discorde au sein d’une famille que je respecte et que j’estime. Aussi, je préfère quitter le Double-Royaume pour les pays du Levant, où j’ai encore des amis. Peut-être trouverai-je là-bas des alliés qui m’aideront à reconquérir mon royaume.

— C’est là une sage décision, répondit sobrement Thanys. Mes vœux t’accompagnent pendant ton voyage. Puisse-t-il être fructueux et t’apporter la paix de l’âme.

Tash’Kor s’inclina et sortit. Perplexe, Thanys le suivit du regard. Elle ne parvenait pas à se faire une opinion sur cette décision soudaine. Tash’Kor ne semblait pas être le genre d’homme à renoncer aussi facilement. Si Khirâ n’avait pas été à Kennehout, elle aurait ordonné une fouille complète de la maison des Chypriotes et de leur navire.

Elle dormit mal la nuit suivante.

La raison de ses craintes se cristallisa trois jours plus tard, lorsque Neserkhet, en larmes, vint se jeter à ses pieds.

— Pardonne à ta misérable servante, ô ma reine bien-aimée. Ta fille, la princesse Khirâ, a disparu.

Une brusque bouffée d’angoisse étouffa Thanys.

— Comment, disparu ?

— Nous étions arrivés à Kennehout depuis quatre jours. J’étais heureuse, parce qu’elle m’avait pardonné d’avoir parlé au prince Seschi de sa visite aux Chypriotes. Cependant, elle restait distante avec moi. Souvent elle désirait rester seule. J’avais compris qu’elle était très éprouvée par ce qu’elle avait appris, et je respectais sa solitude. Un matin, il y a trois jours, elle m’a dit qu’elle souhaitait ainsi se rendre seule à la limite du désert. Je ne m’en suis pas étonnée. Je savais combien l’Ament la fascinait. J’ai commencé à m’inquiéter à l’heure de Rê. Je l’attendais pour déjeuner, et elle n’était pas là. J’ai averti le capitaine Kebi, et il a envoyé ses gardes pour la rechercher. Mais ils ne trouvèrent rien. Le soir, elle n’était toujours pas revenue. On a interrogé les habitants de Kennehout, les paysans, les bergers, quelques Bédouins. L’un d’eux l’avait vue se diriger vers le désert, puis plus rien. Nous avons cherché, cherché, toute la nuit, toute la journée suivante, sans rien trouver.

Le désespoir et l’angoisse broyèrent les entrailles de Thanys. Avait-elle offensé les dieux, pour qu’ils la privassent ainsi de deux de ses filles en si peu de temps ? Khirâ ne pouvait avoir disparu sans laisser de traces. Si elle avait été attaquée par une horde de lions, on aurait retrouvé… quelque chose. Et puis, elle avait hérité de son mystérieux pouvoir sur les animaux. Les fauves ne l’auraient pas tuée aussi facilement.

Des larmes de douleur et de colère se décidèrent à couler sur ses joues. Pourquoi cette petite sotte avait-elle voulu voir le désert toute seule, malgré le danger ? Elle n’en avait toujours fait qu’à sa tête, comme cette fois où, en pleine nuit, elle était partie à la poursuite des ravisseurs de Neserkhet. Cette audace insensée lui avait permis de sauver la vie de la jeune fille. Mais cette fois, que lui était-il arrivé ?

Elle ne pouvait même pas se confier à Djoser ou à Imhotep. Tous deux s’étaient rendus à Nekhen afin de surveiller l’évolution des travaux entrepris là-bas. Ils ne seraient pas de retour avant au moins un mois.

 

Son angoisse se transforma en fureur deux jours plus tard, lorsque le capitaine des gardes royaux de Per Bastet lui amena une jeune femme aux yeux d’or qui se prosterna devant elle.

— Ô noble reine, cette fille prétend détenir des informations sur la princesse Khirâ.

— Qui es-tu ? demanda Thanys.

— Mon nom est Tayna, ô Grande Épouse. Je suis… enfin, j’étais la compagne du prince Tash’Kor.

— Parle ! Que sais-tu ?

— Ta fille, la princesse Khirâ, est à bord du Cœur de Cypris, le navire de mon seigneur.

— C’est impossible !

— Elle lui a fait parvenir un message, par l’intermédiaire du mage Jokahn. Lui seul sait déchiffrer votre écriture sacrée. Je sais ce qu’il contenait. J’étais présente lorsqu’il l’a lu à mon maître. La princesse l’informait qu’elle désirait le rejoindre pour partager sa vie. Mais, s’il acceptait, il devait quitter Kemit, car elle savait que jamais ses parents ne consentiraient à leur union. Elle-même voulait fuir, car elle ne pourrait plus supporter de vivre à Mennof-Rê après ce qu’elle avait appris. Ensuite, elle lui proposait un plan d’évasion. Elle avait prétexté le désir de se retrouver seule pour se rendre dans un lieu nommé… Kehout, Kenhout… je ne me souviens plus du nom. Ce départ était destiné à te faire croire, puissante reine, qu’elle avait renoncé à revoir mon seigneur. En réalité, elle lui demandait d’envoyer un navire dans lequel elle pourrait se dissimuler.

Thanys chancela, et dut se retenir à l’accotoir de son fauteuil royal. Khirâ s’était jouée d’elle. Elle avait eu l’impression d’être trahie, et son esprit frondeur avait imaginé un plan d’une audace insensée pour rejoindre son prince. Elle était très jeune encore, et bien fragile pour éprouver une telle passion. Mais pouvait-elle lui en faire grief ? N’avait-elle pas, elle-même, partagé autrefois une relation tempétueuse avec son père ? L’important n’était-il pas qu’elle fût vivante ?

— Que s’est-il passé ensuite ? demanda-t-elle d’une voix blanche.

— Mon seigneur Tash’Kor a décidé de quitter Kemit. Il a vendu sa maison, soldé le négoce en cours, rassemblé ses biens. Pollys protestait, mais il n’a jamais su s’opposer aux décisions de son frère.

— Voilà qui explique le départ précipité de ce misérable hypocrite, grinça Thanys. Il a même poussé la fourberie jusqu’à me rendre visite pour me dire qu’il ne voulait pas être un sujet de discorde.

— Pendant que l’on chargeait le navire, il a envoyé une felouque avec des hommes sûrs. Trois jours plus tard, celle-ci revenait. La princesse Khirâ était à bord, grimée en garçon.

Un amusement incongru s’empara de Thanys. Elle n’avait pas utilisé d’autre stratagème pour fuir Kemit autrefois. Khirâ avait dû se souvenir de cette histoire.

— Mais toi, reprit-elle, comment se fait-il que tu sois ici ? Quelles sombres raisons te poussent à trahir ainsi ton maître ?

Tayna marqua un instant d’hésitation.

— Je connaissais les projets de mon seigneur Tash’Kor.

— Quels projets ?

— En vérité, il n’est venu en Égypte que pour assouvir sa vengeance. Il n’a jamais pardonné à l’Horus Neteri-Khet d’avoir abandonné son pays il y a cinq ans. Ses parents ont péri dans des circonstances tragiques, et il en tient le roi Djoser pour responsable. Aussi a-t-il décidé d’assassiner Khirâ. Il la tuera arrivé à Busiris, et vous renverra sa tête dans un panier. C’est ce qu’il a dit devant moi après le départ de la princesse la première fois qu’elle lui a rendu visite.

— Le scélérat ! explosa Seschi.

— Mais ce n’est pas tout, poursuivit Tayna. Je suis presque sûre qu’il est à l’origine de la mort de ta fille Inkha-Es.

Une violente émotion s’empara de Thanys.

— Parle !

— Je n’avais aucune preuve, seulement des présomptions. Il cachait un homme dans une crypte située sous la maison. Cet homme était l’assassin que tu recherchais. Il affirmait l’avoir capturé par hasard, alors qu’il se terrait dans des canaux souterrains. Mais je suis persuadée qu’il avait soudoyé cet homme pour te tuer, afin de frapper le roi Djoser, Lorsque Khirâ lui a rendu visite, il l’a entraînée dans cette crypte, et je les ai suivis, en me dissimulant. J’ai entendu ce que disait le prisonnier. Il a avoué être l’auteur du meurtre, mais il a aussi évoqué un individu masqué, rencontré quelques jours plus tôt, qui a encouragé son acte, et qui devait l’aider ensuite à s’enfuir. Cependant, lorsque l’assassin a voulu le rejoindre après avoir commis son crime, il n’était pas au rendez-vous. Je suis sûre que cet inconnu n’est autre que Tash’Kor. Il a dû se grimer et inciter cet homme à commettre son geste ignoble. Il tenait là sa vengeance.

— Le scélérat ! grinça Thanys.

— Je ne savais plus que faire, ô grande reine. J’étais déchirée entre deux sentiments. Malgré mes soupçons, je continuais à aimer Tash’Kor. Mais je connaissais le crime qu’il s’apprêtait à commettre, et cela me faisait peur. À Per Bastet, il me l’a confirmé, sans doute pour m’amadouer. Je n’ai pas pu le supporter. Bien sûr, elle était devenue ma rivale. Mais je ne pouvais me résoudre à supporter cette immonde comédie qu’il lui jouait. Alors, j’ai profité de l’escale pour m’enfuir du bord et me réfugier chez le nomarque. C’est lui qui m’a donné une escorte pour venir vous rencontrer.

Un mélange de fureur et de désespoir rongeait le cœur de Thanys. Le récit de la Chypriote était sans doute vrai, car il confirmait ce qu’elle avait pressenti. Enkhalil le Sumérien était venu à Mennof-Rê avec l’intention de la tuer, pour venger le pirate Khacheb. Tash’Kor avait dû le repérer et l’utiliser pour accomplir son œuvre ignoble. Leurs haines se rejoignaient. Et Khirâ, cette petite imbécile, s’était enfuie avec ce misérable !

Il ne devait pas la tuer avant Busiris. Mais n’était-il pas trop tard pour l’empêcher d’accomplir son ignoble vengeance ? Une violente nausée saisit Thanys, lui coupa la respiration. Le choc causé par le décès d’Inkha-Es et l’inquiétude des derniers jours l’avaient affaiblie. Seschi la prit par les épaules.

— Nous allons les rattraper, Mère, s’exclama-t-il. Sois sans crainte. Je briserai moi-même les os de ce chien. Et je ramènerai cette petite écervelée.

Thanys posa sa main sur la poigne vigoureuse du jeune homme. En l’absence de Djoser, il assumait inconsciemment son rôle, avec la belle spontanéité de son âge.

— Mon navire, l’Esprit de Ptah, est prêt au départ. Son équipage est déjà constitué. Il devait me permettre de visiter les pays du Levant. Nous changerons seulement notre objectif : poursuivre les Chypriotes !

Thanys répliqua faiblement ;

— Mais ils ont quatre jours d’avance sur toi, à condition que tu partes aujourd’hui même.

— Mon navire est plus rapide que le leur, rétorqua Seschi. Et mes guerriers sont parfaitement entraînés.

— C’est bon, mon fils. Mais je serais rassurée si un capitaine chevronné te secondait.

— Khersethi commandera mes guerriers. C’est lui qui m’a enseigné le maniement des armes, et j’ai une confiance absolue en lui. Il est loyal, courageux, mes soldats le respectent et l’estiment. J’emmènerai aussi Hobakha. Il a conçu mon navire, et c’est un excellent marin.

Thanys approuva son choix. Khersethi avait débuté sa carrière au service d’Imhotep, qui en avait fait le commandant de la garde d’Iounou. À l’adolescence de Seschi, le grand vizir l’avait proposé comme instructeur militaire des jeunes princes. Djoser avait agréé ce choix. Il connaissait le rôle joué par le jeune commandant dans la lutte contre les membres de la secte du Serpent. Ainsi, depuis quatre ans, Khersethi entraînait les princes royaux. L’Horus lui avait octroyé une maison située près de la Grande Demeure. Quant à Hobakha, c’était un homme solide, de caractère toujours égal, que rien au monde ne semblait pouvoir détourner de sa passion : la mer. Le navire qu’il avait imaginé ne connaissait aucun équivalent dans le monde, et les essais qu’il avait réalisés ces derniers mois attestaient une vitesse presque deux fois supérieure au plus rapide vaisseau de commerce égyptien. Hobakha possédait un sens inné de l’utilisation du bois dans la construction d’un bateau. Son intuition lui avait dicté un profil audacieux et fin, révolutionnaire, dont la conception lui avait attiré les moqueries indulgentes des charpentiers traditionnels. Mais ceux-ci avaient déchanté lorsqu’ils avaient constaté les performances de l’Esprit de Ptah. Le grand Imhotep lui-même, intrigué par le savoir étonnant de cet homme originaire de Palestine, avait plusieurs fois sollicité son avis sur l’aménagement des transporteurs de pierres.

Tandis que Thanys envoyait chercher les deux hommes, une voix se fit entendre.

— Je voudrais y aller aussi, plaida Neserkhet avec flamme. Je ne vivrai pas si je sais que Khirâ court un grand danger.

— Ce voyage sera périlleux, objecta Thanys.

— Je n’oublie pas qu’elle a risqué sa vie pour sauver la mienne, ô ma reine ! Et puis, j’ai appris à manier le glaive. Je saurai me défendre.

— C’est bon ! Si mon fils accepte de t’emmener, je donne mon accord.

La reine se doutait qu’il y avait une autre raison à cette décision. Depuis toujours, Neserkhet était amoureuse de Seschi. Ce voyage était l’occasion rêvée pour être seule à ses côtés.

Tayna intervint :

— Ô grande reine, je pense qu’il serait souhaitable que je fasse partie de l’expédition. Tash’Kor est un être rusé et calculateur. Mais je le connais bien, et je sais aussi qu’il a prévu de se rendre à Ugarit une fois son crime accompli.

La reine se tourna vers Seschi. Celui-ci hésita. Cette fille lui causait une impression étrange, qu’il ne parvenait pas à définir. Sa beauté et sa sensualité captivaient l’attention de tous les hommes. Alors, pourquoi y était-il insensible ? Il n’avait guère envie de l’avoir à son bord, mais elle avait raison : elle pouvait se révéler utile.

— C’est bon ! Nous t’emmènerons.

Thanys, qui, quelques jours plus tôt, s’était laissé prendre au piège des belles paroles de Tash’Kor, ne pouvait qu’approuver. En revanche, Neserkhet fit grise mine. Elle n’aimait pas cette fille au regard jaune, à la bouche pulpeuse comme un fruit. Cette Tayna se moquait bien de ce qui pouvait arriver à Khirâ. Mais elle espérait sans doute profiter de l’occasion pour se glisser dans la couche de Seschi. Et comme d’habitude, celui-ci ne ferait aucune difficulté pour l’accueillir. Bien peu lui avaient résisté jusqu’à présent. La jeune Bédouine en aurait pleuré de dépit.

 

Un peu plus tard, alors que Seschi était parti organiser le départ, prévu pour le lendemain à l’aube, un homme demanda à être reçu par la reine. Sitôt entré, il se prosterna à ses pieds.

— Hourakthi ?

Depuis l’aventure qu’il avait partagée avec Thanys aux pires moments de l’épidémie de Mort Noire, le colosse lui avait consacré sa vie. Il avait été engagé parmi les gardes royaux avec un petit grade et une pension, pour le seul plaisir de demeurer près de celle à laquelle il vouait une admiration sans bornes. Prêt à offrir sa vie pour elle, il s’était également attaché aux enfants, et particulièrement à Inkha-Es et Khirâ. La mort de la petite princesse l’avait bouleversé, et il avait aidé activement Seschi dans sa quête de l’assassin.

— Pardonne l’audace de ton serviteur, ô très belle Nefert’Iti. Mon capitaine, le noble Khersethi, m’a appris qu’il devait partir à la poursuite des ravisseurs de notre Khirâ. Permets à ton esclave de l’accompagner. Tu connais ma force, ô ma reine bien-aimée. Je voudrais offrir mon bras et ma vie pour aider le prince Seschi dans ce combat.

La fougue du géant séduisit Thanys, qui le taquina :

— Si tu quittes ce palais, qui donc me protégera ?

— Mais je… ô ma reine, je ferai ainsi que tu l’ordonneras.

— Dans ce cas, prépare-toi à partir. Je crois en effet que ta force sera la bienvenue aux côtés de mon fils.

 

Le lendemain, au moment où les premiers rayons de Khepri découpaient leurs ombres mauves sur l’oukher, l’Esprit de Ptah quittait Mennof-Rê. À son bord, il emportait une centaine de soldats confirmés, armés jusqu’aux dents, qui faisaient aussi office de rameurs.

À l’avant, entouré de son état-major, Seschi observait le fleuve. Des odeurs aquatiques pénétraient ses poumons, des embruns légers venaient lui rafraîchir le visage. Vers l’aval, le Nil s’élargissait pour se séparer en deux bras, dont l’un menait, vers l’est, jusqu’à Busiris. L’autre rejoignait la lointaine Bouto. À l’orient, on devinait les carrières de Tourah, d’où l’on extrayait le calcaire destiné au chantier de Saqqarâh. Quelques felouques accompagnèrent un moment le navire, puis rebroussèrent chemin.

Seschi avait remis à Hobakha la conduite du vaisseau. Une sourde inquiétude le tenait. Si l’on devait en croire Tayna, ils comptaient désormais près de cinq jours de retard sur les Chypriotes. Malgré les performances remarquables de l’Esprit de Ptah, ils n’avaient en fait aucune chance de rejoindre les fuyards avant Busiris, situé à quatre jours de navigation de Mennof-Rê. Sans doute arriveraient-ils trop tard pour sauver Khirâ.

Mais, si tel était le cas, il était bien décidé à poursuivre le Chypriote jusqu’au bout du monde.

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